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Götterdammerung in Berlin, partie 1

Le 22 septembre 2008, par Clément Bertrand


Stratégie russe : les soviétiques disposent de beaucoup de troupes à moindre coût (on achète une compagnie quand les allemands rassemblent péniblement une section), de nombreux blindés (et des gros !), de l’artillerie à profusion, bref, de quoi faire passer un sale moment aux teutons.

Toutefois, l’adversaire ne saurait rester inactif et encaisser les baffes sans rétorquer. Les points d’appui sont évidents et la défense ne manquera pas de s’arcbouter sur ces immeubles « incontournables ». Avec des dépenses de fortifications adaptées et quelques solides squads bien encadrés, l’attaque peut rapidement tourner au cauchemar, et trainer en longueur. Or, c’est bien le temps le pire ennemi du joueur russe. Traverser des ponts sous le feu nourri de MG et les pluies d’obus de la tour de Flak n’est pas forcément une promenade de santé. Il va donc falloir se blinder.

Les bâtiments principaux devront faire l’objet d’une bonne préparation avant d’être assaillis : affaiblir la défense avec des tirs dispensés par des chars en retrait (attention aux panzerfausts pléthoriques), des nids de MG bien protégés, user d’artillerie, soit en bombardements préalables, soit en frappes chirurgicales, et couvrir le secteur d’assaut de fumigènes avant de lancer de solides groupes d’assaut mixtes 1ère ligne – SMG – engineer. Tout cela, en prévoyant l’échec de l’assaut, les chemins de déroute et les zones de ralliement proches mais protégées, sachant qu’il ne pourra peut-être pas être renouveler au cours du même FF. Un vrai casse-tête !

Stratégie allemande : tenir mais ne pas périr. L’inexorable rouleau compresseur russe ne saurait être arrêté. On ne peut guère espérer plus que ralentir l’ennemi bolchevique aux endroits stratégiques désignés sur le terrain : les ponts, la prison, la gare, les bâtiments au sud de la Spree… et le Reichstag. Le combat d’infanterie s’annonce inégal : troupes de faible qualité (exception faite des SS) et peu nombreuses, pénurie de munitions et de carburant. Bien sûr, les ressources en panzerfausts permettent de refroidir un assaillant par trop impétueux. Mais si l’assaut est bien coordonné avec l’infanterie, nous ne ferons pas de miracles. Nous allons donc verrouiller les points de passage obligatoires, fortifier les points d’appui évidents, et y placer les meilleures troupes. La chair à canon sera utilisée pour ralentir l’ennemi, gêner sa progression, et éventuellement sa retraite. L’utilisation des caves, des étages et des toits doit permettre d’éparpiller les troupes ennemies et désorganiser ces attaques. Les blindés et autres canons devront être positionnés en retrait, sur les axes de pénétration ennemis.
L’affaire n’est pas aisée…

Achats et placement allemands : le front est peu garni, il faut donc acquérir plus d’infanterie.

Une compagnie d’infanterie de la SS, appuyée par une section de MG et d’armes lourdes ainsi qu’une section de la Hitlerjugend se formera en bouchon au sud du pont Moltke, en cas de percée russe. Un Tiger est fournit en appui, ainsi que deux PaK40.

La défense au nord de la Spree est confiée aux paras, Volkssturm et autres réguliers de la Wehrmacht.

Les paras assureront la défense de la gare de Lehrter avec 3 sections et un appui de MG. Une section est envoyée pour renforcer la défense de la prison de Moabit, tenue principalement par les troupes du Volkssturm et quelques MG.

Les abords de ceux deux bâtiments sont protégés par des éléments mixtes Wehrmacht-Volkssturm, sans grande valeur combative à priori. Fortement pourvues en Panzerfausts, ces troupes ont pour mission de détourner une partie des assauts prévus sur la prison et la gare.
Les bâtiments des douanes sont faiblement défendus par un groupe de fallschirmjäger et une section du Volkssturm. I18 est transformé en forteresse.

Quelques réserves sont constituées à l’Est des voies ferrées menant à la gare de Lehrter.

Achats russes : étant initialement largement pourvu en infanterie, le russe acquiert MG, blindés et OBA.

Un OBA de 76 est prévu pour enfumer la prison de Moabit.

Un autre de 152 a pour mission de réduire le bâtiment des douanes qui borde la Alt. Moabit.

Deux sections de T34/85 et deux autres de IS2 viennent renforcer les SU76. Une section de ISU152 et 2 chars FT complètent le dispositif blindé.
Une réserve de deux sections d’assaut engineer est constituée.
Deux sections de MG et d’armes lourdes viennent apporter leur soutien aux 4 compagnies d’assaut.

L’objectif du jour est la prise de la prison de Moabit et le nettoyage du quartier des douanes.

PLACEMENT ALLEMAND et PLAN D’ATTAQUE RUSSE

Zones hachurées : placement des réserves – IG : canon d’infanterie – MG : nid de mitrailleuses – TK : char – AT : canon antichar – AP/AT : mines

Tour 1 : chacun des deux axes d’attaque russes est composé d’une compagnie de fusiliers en première vague, d’une compagnie de SMG en seconde, et d’une section d’assaut engineer en réserve. Les SU76 assureront le soutien de la première vague ; les Staline et canons d’assaut lourds entreront avec la deuxième vague. Les T34/85 exploiteront toute possibilité de percée en embarquant chacun une section de SMG.

L’aile gauche progresse en utilisant le couvert des bâtiments bordant la piste olympique. Rapidement, les ruines qui jouxtent l’immeuble F1 sont atteintes sous la protection d’un SU76, et les premiers coups de feu éclatent.

Au centre, les russes passent prudemment d’immeuble en immeuble. Les allemands semblent retenir leurs tirs pour ne pas se dévoiler prématurément. Le bâtiment D7 est occupé. B6 est transformé en point d’appui comportant plusieurs mitrailleuses lourdes.

A droite, la compagnie de fusiliers occupe les bâtiments B17 et C15. La traversée de la S-Bahn par D-E16 s’annonce épique… Un SU76 s’avance en F16 pour apporter un semblant de couverture : il est aussitôt pris à partie par des Volkssturm qui le gratifient d’un tir (raté) de panzerfaust à partir de G15.

L’allemand ne se dévoile que très peu, conservant l’avantage du camouflage.

Tour 2 : les échanges de tirs se poursuivent aux abords du bâtiment F1. Les allemands jouent au chat et à la souris : les Volkssturm harcèlent le SU76 à partir des caves de l’immeuble, alors que le squad de fallschirmjäger et une MMG montée à l’étage arrosent copieusement les frontiviki.

Au centre, la progression se poursuit : les deux squads allemands qui se sont dévoilés dans le bâtiment F7 se replient finalement vers la prison face à la densité des tirs et la proximité des soldats russes (4-5-8). La compagnie de SMG emboîte maintenant le pas des fusiliers dans ce secteur.

A droite, les russes se regroupent pour traverser le glacis sous le pont de la S-Bahn. Un IG de 75 se dévoile près de l’entrée sud de la gare de Lehrter et arrose la zone. Les MG placées à l’étage du bâtiment I17 commencent à cracher leur feu, rendant la traversée des troupes russes encore plus périlleuse.

Tour 3 : à gauche, les russes finissent par prendre pied dans le bâtiment F1 et entrent au CC avec les paras allemands. Ces derniers piègent les assaillants dès leur entrée dans l’immeuble et les embusquent : 2 squads russes sont annihilés à la grenade. Mais la pression s’accentue. Les Volkssturm refluent en désordre vers le fond du bâtiment, laissant les paras seuls.

Au centre, une pluie d’obus fumigènes (OBA76) s’abat avec précision sur la prison Moabit et la rue attenante. Les russes en profitent pour se lancer à l’assaut des ruines entourant la tour de garde. La parfaite coordination de l’attaque permet aux russes (groupes mixtes 4-5-8 et 6-2-8) de prendre pied en G6 et H7 : de furieux CC s’engagent avec les troupes du Volkssturm et les paras. Si les russes l’emportent aisément en G6 contre les vieillards, les paras offrent une belle résistance en H7 : les pertes sont lourdes des deux côtés. Mais les bolcheviques ont établi une tête de pont sur leur premier objectif.

Les chars lourds, flanc gauche assuré, entrent en jeu et se placent en position de tir au coin de la rue D3 pour bombarder la tour de garde de la prison.

A droite, malgré les tirs puissants apportés par les mitrailleuses lourdes positionnées en retrait et le soutien du SU76, les soldats russes ne parviennent que partiellement à passer sous le pont de la S-Bahn. Quelques squads prennent cependant pied en E17 et G17. Quelques éléments chassent les Volkssturm en G15 et tentent d’avancer vers le bâtiment H13.

Le bâtiment C14 est sécurisé.

Un ISU152 s’avance en E12 pour pilonner les zones de stockage sous la S-Bahn et y pratiquer une brèche.

Les allemands durcissent leur résistance et encaissent les pertes.

Tour 4 : les combats au CC se poursuivent tout le tour dans le bâtiment F1. Le leader encadrant la défense s’effondre finalement, criblé d’éclats de grenade. Mais les russes ont laissé bon nombre d’hommes sur le carreau. Seul un HS résiste encore en CC à la fin du tour, en H0.

A Moabit, les russes ont engagé leur réserve. Les assaut engineer viennent renforcer l’attaque et s’infiltrent jusqu’au premier étage de la tour de garde. Les derniers défenseurs allemands sont supprimés dans les ruines H7. Soudain, une contre-attaque est déclenchée par les allemands à partir du corps de garde I6 : les russes cèdent en H6, au rez-de-chaussée et à l’étage. Les soldats russes piégés à l’étage sont sauvagement abattus alors qu’ils tentaient de se rendre. Désormais, pas de quartier… Là encore, les pertes subies par les assaillants sont importantes, à l’instar des défenseurs qui eux, ne peuvent les remplacer.

Les défenseurs allemands de ce secteur étant soit aux prises avec les assaillants, soit réduits au silence, les russes en profitent pour lancer leurs chars (8 en tout) et toute l’infanterie disponible vers l’Est. Les voies ferrées sont traversées sans coup férir sous le tir des mitrailleuses allemandes camouflées en O6. L’impétuosité du mouvement permet aux russes de s’emparer des ateliers qui bordent les voies ferrées.
A droite, la pression s’accentue : un bombardement de 152mm s’abat sur les positions allemandes autour du pont en H17 : les fortifications (barbelés et mines) volent en éclats. Le bâtiment des douanes adjacent est partiellement détruit. Les allemands sont contraints de se replier au sud du bâtiment et dans les caves. Profitant de l’occasion, un leader russe entraine une quarantaine d’hommes vers le sud et les immeubles A23 et G22, sous les tirs imprécis de quelques Volkssturm.

Tour 5 : les soldats russes continuent de traverser les voies de chemin de fer menant à la garde de Lehrter. Les ateliers sont entièrement aux mains des russes. Les chars tentent de s’infiltrer plus vers l’Est, mais un SU76 est détruit au panzerfaust en R5. La défense allemande mobilise ses réserves et se regroupe autour du bâtiment R4.
Le bâtiment F1 tombe finalement aux mains des russes. Aucun survivant allemand ne s’en échappe.

Dans la prison de Moabit, les russes se lancent à nouveau à l’assaut : la façade est criblée de balles de mitrailleuses et ciblée d’obus par les 2 chars lourds placés à l’angle de la rue au nord. Les lance-flammes entrent en action et grillent les défenseurs occupants le rez-de-chaussée du corps de garde. Un début d’incendie se déclare. Les ailes sud de la prison sont investies. Les derniers défenseurs allemands (une quinzaine de Volkssturm) se replient au dernier étage du corps de garde. Les pertes sont lourdes, mais la fin est proche…

Plusieurs blindés russes (5), montés par l’infanterie, se massent au début de la Alt. Moabit (autour de B15).

Dans ce secteur, le bombardement d’artillerie (152) se poursuit et continue d’affaiblir la défense allemande réduite à une trentaine d’hommes dans le bâtiment principal. Les dernières fortifications obstruant le pont en G17 (roadblock) sont détruites.

Les russes avancent leurs mitrailleuses lourdes en F17.

Les frontiviki poursuivent le nettoyage des bâtiments des douanes sur les bords de la Spree, face à une vingtaine de Volkssturm désemparés.

Tour 6 : un deuxième SU76 est détruit au même emplacement que le précédent. L’attaque perd son élan. Les russes se regroupent dans les ateliers ferroviaires.

Le nettoyage de la prison de Moabit se poursuit : les derniers défenseurs sont traqués et impitoyablement abattus. L’incendie se propage dans le corps de garde.

Plus au sud, les russes tournent leur attention vers le bâtiment J13. L’infanterie se jette dans la brèche aménagée en H12 par le ISU152. La diversion provoquée par ce mouvement permet à une section de SMG, menée par le chef de bataillon lui-même (10-2), d’attaquer le bâtiment par le bois G15. L’attaque en tenaille fonctionne parfaitement et les défenseurs allemands (2 squads de fallschirm) sont rapidement débordés et annihilés en CC (à 3 contre 1, en HtH). Les Volkssturm, qui s’étaient précédemment repliés vers K12, évacuent précipitamment le bâtiment et rejoignent la gare de Lehrter.

Sur l’aile droite russe, les chars font vrombir leurs moteurs et traversent à vive allure le pont H17 : ils déversent leurs fantassins aux abords du bâtiment des douanes. Ces derniers en investissent le coin nord fortifié (I18) et s’infiltrent en J18. Parallèlement, une attaque de diversion est lancée par l’Ouest du bâtiment. Les allemands rassemblent tous les moyens disponibles (environ 30 hommes) : l’attaque à l’Ouest est aisément repoussée à découvert, malgré la présence d’un SU76. En J18, le CC tourne également en faveur des défenseurs : un HS 3-2-8 russe est éliminé. Par ailleurs, le canon d’infanterie placé face à l’entrée sud de la gare de Lehrter prend les T34/85 à partie : l’un d’eux est détruit par un coup critique latéral. Mais les russes ont là encore établi une tête de pont dans le bâtiment, dont la prise définitive ne semble plus être qu’une question de minutes.

Tour 7 : fin du FF.

Les bâtiments des douanes sont sécurisés à 50%. Leur nettoyage n’est toutefois pas terminé, compte tenu de la présence d’une quarantaine de défenseurs encore valides.

Au centre comme sur l’aile gauche, les troupes russes désorganisées par leur avancée rapide ont rompu le contact avec les défenseurs pour se regrouper.

Sur l’ensemble de la ligne de front, les allemands ont réussi à extirper les quelques troupes menacées d’annihilation. Les objectifs ont toutefois été pratiquement tous atteints par les bolcheviques.

Les pertes demeurent cependant importantes : les allemands ont perdu près de 120 hommes alors que les russes déplorent la perte de 80 des leurs et de 4 véhicules blindés.

VICTOIRE RUSSE

Répartition des pertes
Pertes russesPertes allemandes
7 x 4-5-8 4 1/2 x 5-4-8
2 1/2 x 6-2-8 1 x 4-6-7
2 T34 2 x 4-4-7
2 SU76 8 1/2 x 4-3-6
2 LMG 1 x 8-1
2 x 8-0
1 x 6+1
2 MMG
1 HMG

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